Fédération québécoise des échecs
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L'art de l'analyse


Annotations de Marat Khassanov (M)
Article paru dans Échec+ #123 Janvier-Février 1999, page 14

Blancs:Jacques Bélanger (1953)
Noirs:Serge Lacroix(1995)
Beloeil, 12 octobre 1998, 4e ronde
Partie Espagnole; Enc. C 92

1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 a6 4.Fa4 Cf6 5.0-0 Fe7 6.Te1 b5 7.Fb3 d6 8.c3 0-0 9.h3 Cd7 10.d4 Cb6
On joue plus souvent 10...Ff6.

11.Cbd2
11.dxe5 et 11.Fe3 ne mènent qu’à l’égalité.

11...exd4 12.cxd4 d5?!
Coup risqué. La théorie recommande plutôt de prendre le temps d’effectuer la poussée ...c7-c5 en jouant 12...Cb4, puisqu’il est impossible de forcer le cavalier à retourner tout de suite en c6: 13.Cf1 (13.a3 Cd3 14.Te3 Cxc1 15.Txc1 c5: mission accomplie !) c5(juste à temps) 14.a3 Cc6 15.d5 Ce5 16.Cxe5 dxe5 17.Fe3 Fd6 (Shirov-Piket, Linares 1997).

13.e5?!
Dans cette position, les Blancs peuvent obtenir l’avantage de plusieurs façons: 13.Fc2 (conteste la case f5 avant de pousser le pion « e ») Fe6 14.e5 Dd7 15.Cb3 Ff5 16.Fg5 Tfe8 17.Fxe7 Txe7 18.Tc1! Cb4 19.Cc5 Fxc2 20.Dd2 (20.Txc2 Cxc2 21.Cxd7 Cxe1)20...De8 21.Dxb4 (Fischer-Reshevsky, Santa Monica 1966); après 13.exd5 Cxd5 14.Ce4, le cavalier noir a joué deux coups en pure perte avant de se retrouver sur la case d5 (...Cf6-d7-b6-d5 au lieu de ...Cf6-d5).

13...Ff5! 14.a3?!
On verra bientôt que les Blancs ont inutilement affaibli la case c4. Pourquoi pas une suite normale comme 14.Cf1 Dd7 15.Cg3 Fg6 16.Fg5 ?

14...Dd7
Autre plan possible : 14...f6!? 15.exf6 Fxf6 16.Cf1 Dd6 17.Cg3 Fg6.

15.Cf1 a5 16.Fc2 a4
On voit à présent que les Blancs ne pourront plus chasser le cavalier noir de la case c4 en jouant b2-b3: c’est la funeste conséquence du 14e coup blanc.

17.Fg5?
Coûte du matériel. Mieux vaut contester le contrôle de l’importante diagonale b1-h7 par 17.Ff4 Tfe8 18.Db1!.

17...Cc4?
Pourquoi refuser de gagner un pion après 17...Fxg5 18.Cxg5 Cxd4 ?

18.Fxf5 Dxf5 19.Fxe7 Cxe7 20.Ce3 Dg6 21.De2 c6 22.Tac1 Cf5 23.Cxc4? C’est maintenant la case b3 qui va devenir faible. Mieux vaut l’autre capture 23.Fxf5 Dxf5 24.Dc2.

23...bxc4 24.Tcd1 Tab8 25.Td2 Tb3!
Ici se manifestent les conséquences du coup 14.a3. Il est devenu très clair qu’il ne fallait pas affaiblir les cases c4 et b3. En général, il faut traiter les coups de pion très attentivement : une fois avancés, ils ne peuvent plus reculer.

26.e6
Les Blancs décident d’effectuer une percée au centre, car la pression des Noirs sur la colonne« b » est très désagréable. Exemple: 26.Tc1 Tfb8 27.Tcc2 Txf3! 28.Dxf3 Cxd4.

26...Dxe6 27.Dxe6 fxe6 28.Txe6 Td3
28...Tfb8 ne donne rien: 29.Txc6 Txb2 30.Txb2 Txb2 31.g4 Ce7 32.Tc7.

29.Txc6? Cxd4! 30.Txd3 cxd3 31.Td6 Txf3!!
Il paraît que les Blancs comptaient sur 31...Cxf3+ 32.gxf3 Tf5 33.Rf1, mais un beau sacrifice de tour met un terme à la partie.

32.Txd5
32.gxf3 d2 et gagne.

32...Tf4 33.Td8+ Rf7 34.Td7+ Re6
0-1

Le pion « d » va à dame. Une partie intéressante et instructive qui illustre les idées principales des Noirs dans la Partie Espagnole.

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Développement et intégration / Richard Duguay
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